lunes, 17 de noviembre de 2008

Moments...


C’est un drôle de pays que novembre.
Il est gris et souvent il est froid.

C’est un drôle de pays sans souvenir,
une contrée de jaunes criards
et d’oranges pastels.

Et puis, en novembre, tout gèle :
l’amour, l’espoir, l’avenir.
Tout gèle et se cache sous les vestes
et les gros pantalons de velours côtelés.

En novembre les batailles semblent être gagnées.
Les amours conquis ; et l’avenir est un présent fiévreux.
Novembre est un pays sans hier et sans demain,
sans ciel, sans terre, sans rire et sans vin.

En novembre il n’y a pas non plus
de tristesse, de doute ni d’amertume.
Novembre est ainsi : fier, discret, absolu.

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La particularité de la passion, de quelque matière qu’elle soit, quelque objet qu’elle contemple, est de devoir mourir.
Pourtant, et c’est là toute sa force, l’homme est incapable de voir en elle de limite. Lorsqu’elle le prend, il semble toujours que c’est pour toujours. Des limites, elle en a cependant, la première étant le sentiment. Le sentiment est une frontière de la passion ; sa mort en vérité. Le sentiment est ce qui borne la passion, ce qui la démystifie. Malgré cela, il ne faudrait pas croire qu’une passion sans sentiment est une passion sans borne, infinie. La passion plonge lugubrement vers l’absolu, elle bascule inéluctablement dans l’intangible, dans l’idée, qui la rend vulgaire, la freine et pour finir la détruit.

Passionne-toi aujourd’hui à perdre le sens,
évanouis-toi dans l’évanouissement des mots.
Sentir plutôt que croire,
enrager plutôt qu’aimer.
Dans les pétales d’une rose rouge
dans le parfum de la beauté,
dans le souvenir d’un parfum,
dans le vent qui emporte le souvenir,
vagabonde au cœur de tes sens,
garde tes sens loin du cœur.

Donne à ta peau les nourritures du monde
et prive ton esprit de sa réalité.

Observe dans le miroir de tes propres vertus
la vertu lente et noire qui meurt,
sauve qui tu es en étant ce que tu sens.
Il n’est de vertu qui meure,
il est des phénix qui s’envolent les pieds grisonnants...

Toute mort est un avenir ;
sois patient, aime, n’aies point de doute
car il viendra ton temps
d’être l’histoire de demain.

Le temps n’existe pas. L’homme ne vit qu’aujourd’hui amer d’hier et affamé de demain.


Novembre 2008

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