domingo, 31 de agosto de 2008

Celui qui a échoué

Et les jours défilent sans bruit,
Semblables à un train de nuit,
Etranges,
Comme une pluie sans nuage
Et des rires d’enfants sages;
Louanges
A un coeur qui s’est éteint,
A une âme que plus aucun Dieu n’étreint,
Et que jamais plus ne dérange
Le flux amoureux de l’âme passionnée,
Ni la comédie humaine ni l’envie rassasiée...

Là, dans son refuge aux sombres pensées,
le poète crée ce à quoi il ne peut songer,
et l’on écrira plus tard
la magnificence sans hasard
du génie qui a fait le poème,
quand il a conté ses vers sans même y penser.

Mais il n’est plus temps pour sauver le navire,
et les voiles déjà pleines de la bruyante tempête
ne savent plus de l’avant ou de l’arrière
lequel est le mauvais choix, le geste pire.
Les lanternes des ports, parsemées dans le lointain,
qui avaient jusqu’alors guidé le sillon débile,
se firent floues et moururent dans la paisible,
la sereine obscurité, arme si utile aux assassins.
Eh quoi ! le craquement sinistre de la coque vous effraie ?
Sachez pourtant que ce n’est que justice :
car quand les marins sont des idiots qui n’obéissent
qu’à de fausses croyances et des préjugés malsains,
ils sont, monsieur, des naufragés avant d’avoir embarqué.


Là où l’homme ne fit rien, il n’est rien à dire.
-Mais là où il caressa une fleur,
tous les discours du monde s’émeuvent et se tarissent.-

Là où l’homme refuse de penser, il n’est rien à écrire.
-Mais la plume universelle est bien faible,
à l’endroit où il déposa un songe.-

Là où l’homme refuse et abandonne, il n’est de grandeur à lui décerner.
-Mais nul ne peut mieux que l’éternité
baiser les pieds de celui qui a échoué.-

05/12/06

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